matthias dandois


pourrais-tu nous dire qui tu es en quelques mots ?
je suis matthias dandois, je suis né en banlieue parisienne, et j’ai 32 ans. je suis 9 fois champion du monde de bmx flat qui est une discipline du bmx qui consiste à faire des figures sur un sol plat. en plus du bmx j’adore la photographie, je fais un petit peu de mannequinat et j’ai même joué dans un film et j’aime la vie !

comment en es-tu venu à cette discipline sportive ?
cette discipline sportive est très spécifique et très niche. quand j’étais gamin, je voulais être footballeur professionnel. j’ai joué pendant 7 ans au sporting club d’épinay-sur-orge mais le problème c’est que je n’étais pas très fort en foot et que le coach ne me faisait jamais jouer… à 12 ans, j’avais envie de tenter autre chose. Quelque chose de plus libre et avec mes potes. Et j’ai découvert le bmx un peu par hasard en regardant l’émission c’est mon choix d’Evelyne Thomas où un mec faisait une démonstration. La liberté qu’il avait à exercer son truc m’a immédiatement fasciné ! et je trouvais l’objet, le bmx, vraiment très beau. Donc j’ai demandé un bmx à mes parents à noël que j’ai eu l’année suivante, et je me souviens que je passais des heures à le regarder dans ma chambre. plus que le sport à la limite, j’étais vraiment amoureux de l’objet, du guidon, de l’harmonie entre les pegs et les roues.

et comment cela a commencé alors pour toi ?
on a commencé à faire un petit crew de riders dans ma ville et on s’appelait les « riders and the shit ». on était vachement influencé par mtv, jackass et les xgames donc on essayait de faire des figures improvisées. je me suis rendu compte assez rapidement que j’étais plutôt doué et je crois que c’était la première fois que j’étais vraiment doué dans un sport. j’ai commencé à faire de petites compétitions locales, et la première que j’ai faites en amateur je l’ai gagné. c’était la première fois que je gagnais quelque chose dans ma vie, j’ai adoré la sensation de gagner. la sensation de s’être battu et d’avoir réussi, c’était un truc que je n’avais jamais eu avant et j’ai adoré ça. depuis 20 ans c’est une sensation que je cherche toutes les semaines aux compétitions.
« j’ai découvert le bmx un peu par hasard en regardant l’émission c’est mon choix d’Evelyne Thomas où un mec faisait une démonstration. La liberté qu’il avait à exercer son truc m’a immédiatement fasciné ! et je trouvais l’objet, le bmx, vraiment très beau. »
comment as-tu vécu alors le fait d’être champion du monde ?
la première fois que j’ai eu le prix de champion du monde, j’étais tellement outsider que je me demandais « qu’est-ce que je fais-là ? ». c’était aussi l’année de mon bac, j’avais fait un deal avec mes parents de pouvoir rider professionnellement une fois que j’aurais obtenu mon bac. c’était en 2007, cette manche de la coupe du monde avait lieu à la nouvelle Orléans aux États Unis et les résultats du bac étaient le lundi après la compétition. J’avais 17 ans, je venais tout juste de passer mon bac et je m’envolais pour cette compétition où j’allais affronter les meilleurs riders mondiaux.
Au final, je me retrouve face à l’américain terry adams, je ne sais pas comment je fais mais, touché par la grâce, je réussis à rentrer des tricks que je n’avais jamais réussi à rentrer avant et je le bats. je me retrouve sur le podium et je pense à mes résultats du bac en me disant que si je l’avais pas, il allait falloir que je refasse une année de lycée… je priais pour l’avoir !

le lundi matin, mon père est venu me chercher à charles de gaulle avec son scooter, j’avais le vélo sur le dos, et il m’a directement emmené voir les résultats du bac. je me souviens être dans le hall où ils présentaient tous les résultats du bac à chercher mon nom sur les listes, et là je vois mon nom. je venais de gagner une manche de coupe du monde, je venais d’avoir mon bac, c’était vraiment ce week-end là que ma vie a changé, c’était le switch d’amateur à professionnel. L’enchaînement de ces trois jours était fou.

quels ont été les débuts dans cette nouvelle carrière professionnelle ?
un sponsor m’a rapidement suivi après cette première victoire. c’était des petits montants à l’époque donc les début n’ont pas été simples financièrement mais rapidement des plus gros sponsors sont arrivés, pile au bon timing. il y a eu red bull qui est arrivé en france en 2008 avec qui j’ai signé. ce contrat avec eux en a déclenché d’autres... c’est comme ça que cela fonctionnait à l’époque en tout cas quand tu voulais être rider pro. Je pense que toute ma carrière j’ai été un peu au bon endroit au bon moment.

Alors oui, il y a eu cette première année à paris où j’étais un peu en galère, où j’arrivais pas à gérer mes finances parce qu’en plus j’avais 18-19 ans, je sortais beaucoup, j’étais un peu en roue libre. je faisais des démos un peu toutes pétées pour gagner ma vie, je me demandais vraiment si c’était la vie dont j’avais toujours rêvé.
C’était très bizarre pour moi d’assimiler l’idée que ma passion devienne mon métier, mon gagne-pain ! c’était une période assez complexe personnellement. Heureusement j’avais des potes qui étaient là pour me remettre les pieds sur terre et me ramener à l’humilité dans une période où je devenais un peu connu au fur et à mesure de mes victoires.
quelles sont les personnes qui constituent des références pour toi dans ton métier ou dans la vie ?
il y a déjà le mec qui m’a pris sous son aile quand j’avais 15 ans, alex jumelin. c’était un pro à l’époque, et qui l’est toujours aujourd’hui. on continue à faire des compétitions ensemble. il m’a vraiment aidé, et surtout c’était le lien avec mes parents pour pouvoir voyager à l’étranger. je me suis retrouvé très rapidement à 16-17 ans à faire des compétitions les week-ends aux états-unis ou même un peu partout dans le monde. il rassurait beaucoup mes parents parce que c’était un gars qui avait déjà 26-27 ans à l’époque et qui était sérieux, donc ils n’avaient aucun problème à me laisser avec lui pour partir en russie faire des démos. sans lui je n’en serai clairement pas là aujourd’hui.

j’ai aussi plein de modèles différents mais pas dans le bmx, roger federer dans le tennis par exemple. je trouve qu’il représente vraiment le style et la masculinité. il y aussi des photographes et des artistes. je pense que c’est le fait de m’intéresser à plusieurs choses en dehors du bmx qui font que j’arrive encore à gagner des compétitions de bmx aujourd’hui, parce que mon sport est avant tout un sport très créatif. si tu veux gagner des compétitions il faut inventer ses propres figures comme un peintre ou un écrivain pourrait le faire. et la créativité tu ne l’acquiers pas en passant 10 heures par jour sur ton bmx, il faut faire d’autres choses autour du bmx pour être créatif.

comment tu trouves tes inspirations justement ?
mes inspirations sont beaucoup provenues des voyages que j’ai pu faire. c’est très important pour moi de découvrir des nouvelles choses et des nouvelles cultures. j’ai toujours été amoureux des cultures différentes. nous, notre sport se fait dans la rue, on filme tout le temps en extérieur donc tu rencontres vraiment les gens des pays, les locaux.
Aujourd’hui je m’inspire aussi d’autres choses comme la photo ou la production de vidéo, j’aime trouver de nouveaux concepts de vidéos. Il faut que je stimule mon cerveau, c’est ce qui me permet d’être créatif lorsque je me retrouve sur mon vélo. je suis sûr que l’on ne devient pas créatif en faisant simplement beaucoup de vélo, je pense que c’est pareil pour un peintre ou un écrivain, il doit faire d’autres choses pour réussir dans son domaine.
« je venais de gagner ma première coupe du monde et je venais d’avoir mon bac, c’était vraiment ce week-end là que ma vie a changé! c’était le switch d’amateur à professionnel. »
et comment vois-tu les années à venir ?
je riderais toute ma vie je pense parce que j’adore ça ! le fait d’aller rider me vide la tête et c’est un truc que je peux faire seul et j’adore cette sensation de solitude.
à haut niveau, je me laisse encore 2 ou 3 ans pour peut-être remporter un 10e titre mondial, mais c’est tellement de sacrifices physiques et c’est tellement chronophage de rester au top que j’arrive un peu au bout moralement et physiquement. mais j’aimerais vraiment remporter un 10e titre : les jeux olympiques à paris de 2024 seraient un chouette moment pour finir ma carrière.

quel compliment aimerais-tu entendre ou réentendre dans ton métier ?
quand on me dit que ça a l’air facile ! j’adore ça parce que j’ai vraiment envie que ce que je fasse ce soit joli avant tout, je m’en fiche d’être technique. il y a des rider japonais qui font 15 heures de vélo par jour et qui sont beaucoup plus technique que moi, mais je ne trouve pas ça spécialement beau. pour moi l’esthétisme est très important.
quand je vais m’entraîner je filme toute la session, si je vois à l’écran que ce n’est pas assez beau à mon goût, je ne la réalise même pas même si je sais que cette figure peut me rapporter des points en compétition. alors que s’il y en a une plus facile mais que je la trouve trop stylée alors je ne vais faire que celle-là. Je pense que c’est cette recherche esthétique qui donne cette impression de facilité, quand ça a l’air dur ça veut dire que c’est forcé et je n’aime pas.

comment te prépares-tu pour tes compétitions ?
quand j’étais gamin je ne me préparais pas du tout, je pouvais aller faire la fête avant une finale. a 25 ans je me suis cassé à peu près tout la même année : les chevilles, les talons, mon nez, les doigts… c’était mon corps qui me disait de prendre une décision : sois je continuais à faire la fête 5 fois par semaine sois j’avais une longue carrière. j’ai choisi d’avoir une longue carrière et là j’ai commencé à faire vraiment gaffe. quand je me prépare pour une compétition je fais très attention à ce que je mange 3 mois avant, très peu de protéine animale avant de dormir parce que tu dors moins bien, plus du tout d’alcool… j’ai une super équipe qui me suit, un nutritionniste, et un coach mental.

ce sont pleins de petites choses qui font une grande différence. Par exemple, on a mis en place une routine pour le stress pré-compétition, 1min ou 30 sec avant mon passage, qui permet à mon cerveau d’être complètement disponible. Pour ce qui est du vélo, je vais bosser ma routine (3min) à la maison pendant trois mois jusqu’à ce que je sache la faire dans toute sorte de situations. souvent j’essaie de la faire quand je suis très fatigué, sur des sols glissants ou alors je m’entraîne avec des des t-shirts lestés pour qu’au moment de la compétition j’ai plus de chance de réussir…
c’est tellement stressant une compétition parce que tu joues trois mois ou des années de travail sur 3 min. il ne faut surtout pas penser à ça. sur ces trois minutes il faut juste se concentrer sur ce que t’as à faire et c’est hyper dur, parce que t’as les jambes qui tremblent, tu vois les autres qui ont réussi et c’est pour ça qu’il faut être le plus prêt possible. même si tu sais faire ton run, tu la fais 15 fois d’affilé à la maison, c’est vraiment pas sûr que tu le fasses bien pendant la compétition, c’est comme ça dans tous les sports de haut niveau. personne ne peut l’expliquer et personne n’a réussi à vraiment résoudre ce problème de stress, mais en tout cas il y a des moyens de le minimiser.
« je m’inspire d’autres choses comme la photo ou la production de vidéo. Il faut que je stimule mon cerveau, c’est ce qui me permet d’être créatif lorsque je me retrouve sur mon vélo. »
quel a été ton plus gros challenge ?
mon plus gros challenge a été de retrouver la même énergie, la même passion, après ma chute sur la tête à san diego en 2017. je me suis fait des blessures graves tout au long de ma carrière, comme des fractures, et après 4 ou 5 mois t’es de nouveau sur le vélo et t’attends un peu. c’est contraignant d’être blessé mais finalement ce sont des moments où c’est cool de faire des pauses aussi, pour être créatifs justement.
mais quand je suis tombé sur la tête, ça a été différent car les blessures au cerveau peuvent être irréversibles, j’ai eu des pertes de mémoire pendant six mois après. j’arrivais devant mon code de porte et je n’arrivais plus à m’en souvenir et je me suis demandé si vraiment ça valait le coup de continuer ma carrière si je me mettais dans ce genre de situation. c’est quelque chose que j’ai réussi à surmonter à 98%, aujourd’hui je me dis qu’il faut faire vraiment attention…

tu parlais de la photographie, tu peux nous en dire plus ?
je fais effectivement un peu de photographie à l’argentique. Comme j’ai la chance d’aller dans plein d’endroits différents, la photographie argentique me permet de mettre en boite des souvenirs de mes voyages. Il m’est arrivé de retrouver des pellicules qui avaient 2-3 ans, pour moi c’est comme une boite à trésor, tu as tous ces souvenirs que tu as avec des gens ou des paysages imprimés et je kiff trop. je n’aime pas forcément la photographie avec des téléphones où l’on prend beaucoup trop de photos, l’argentique me permet vraiment d’avoir ce côté plus analogue et comme tu n’as que 24 ou 36 poses sur une pellicule cela permet de se restreindre à l’essentiel. quand je les ai sur papier après c’est noël à chaque fois !

c’est un truc que je fais vraiment pour moi, je ne suis pas forcément hyper doué, j’ai vraiment envie que cela reste un hobby. je reste sensible à l’image de manière plus générale. j’ai monté ma boite de production vidéo il y a maintenant 2-3 ans et j’adore l’idée de créer des histoires avec des marques ou trouver des projets, cela m’aide vachement aujourd’hui à être plus qu’un athlète, plus qu’un influenceur et d’aller plus loin, d’être quelqu’un de plus complet.
« mon plus gros challenge a été de retrouver la même énergie, la même passion, après ma chute sur la tête à san diego en 2017. c’est quelque chose que j’ai réussi à surmonter à 98%, aujourd’hui je me dis qu’il faut faire vraiment attention… »
as-tu des rituels dans ta vie, ton métier ?
le sport me cadre vraiment. le matin je vais à la gym avec mon coach, comme ça c’est fait et tu commences bien la journée. c’est vraiment le cadre de ma journée, faire quelque chose de physique avant toute chose et après je peux bien démarrer ma journée. après je fais 2-3 mails, je déjeune et je vais rider l’après-midi, le soir je vais voir mes potes ou je suis avec ma copine. le rituel du matin c’est soit je vais à la gym, sois je fais du yoga avant même de toucher à mon téléphone.

est-ce que tu as un objet fétiche ?
le rapport que j’ai avec mon vélo, je crois que c’est toujours le même que quand j’avais 12 ans. j’adore toujours l’objet et le regarder, je trouve que c’est toujours aussi beau un vélo.

qu’est-ce qui a du poids dans ta vie ?
ma vie privée, je suis très communiquant sur les réseaux sociaux et j’adore le faire mais ce n’est pas ma vraie vie et j’adore avoir ma vie en dehors des réseaux sociaux avec mes amis, ma famille, ma copine, mon chien et mon petit jardin secret. cela a beaucoup de poids pour moi de garder cette partie indépendante du reste.

tes bijoux le gramme, lesquels sont-ils ? comment les portes-tu ?
j’ai la chance d’avoir plusieurs créations de la marque, comme le bracelet câble guilloché ou le jonc en argent, mais je dois avouer que j’aime énormément mon bracelet ruban perforé en argent. J’aime bien les mixer tous ensemble avec une bague ruban aussi. L’été je porte un pendentif entrelacs en or.
ce que j’aime bien chez le gramme c’est l’attirance que j’ai avec les objets, que ce soit avec mon boîtier d’appareil photo où dès que je le regarde j’ai envie de faire de la photo. dès que je vois mon vélo, j’ai trop envie d’aller faire du vélo et quand je vois des beaux objets cela m’inspire vraiment et c’est ce que je ressens avec le gramme. quand je vois les bracelets j’ai envie de les porter et je trouve ça inspirant.

et si le gramme était une discipline sportive ?
ce serait du bmx flat, parce qu’il y a un côté très pragmatique où il faut une matière mais il y a un côté aussi très artistique où tu peux finalement faire ce que tu veux avec cette matière. exactement comme avec le bmx flat où il y a un côté où il y a des figures de base, un mouvement physique qui est inhérent à la discipline mais tu peux vraiment faire ce que tu veux avec ce vélo et je trouve que c’est une bonne comparaison entre les deux.
« ce que j’aime bien chez le gramme c’est l’attirance que j’ai avec les objets, que ce soit avec mon boîtier d’appareil photo où dès que je le regarde j’ai envie de faire de la photo. dès que je vois mon vélo, j’ai trop envie d’aller faire du vélo et quand je vois des beaux objets cela m’inspire vraiment et c’est ce que je ressens avec le gramme. quand je vois les bracelets j’ai envie de les porter et je trouve ça inspirant. »
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