jacques shu

attaché de presse durant quatre années pour dior homme, puis en indépendant durant 12 ans auprès de clients comme kitsuné, chevignon ou de fursac… il a choisi de tourner la page mode pour se consacrer à une autre carrière, celle d’agent immobilier. interview d’un passionné qui n’a jamais eu peur de sortir de sa zone de confort…

qu’est-ce qui te nourrit dans ce nouveau métier, quelle est la source de ta motivation ?
je fais un métier qui n’est pas si différent de celui des relations presse finalement, il s’agit toujours de savoir conseiller les gens, de les rassurer, de les orienter dans le meilleur choix possible pour finalement les satisfaire. que ce soient des journalistes, des marques ou maintenant des acquéreurs, ce sont toujours les gens et leur rencontre qui m’inspirent. la confiance de l’autre me nourrit, je me retrouve projeté dans l’intimité de chaque client (l’arrivée d'un bébé, un héritage, le début voire la fin d’une histoire…), j’arrive à un moment souvent repère d’une vie, on se retrouve alors à chercher ensemble une page blanche, le terrain d’une nouvelle aventure, je deviens soudain une petite pierre dans un immense édifice.

quelles sont les personnes qui constituent des références pour toi ?
j’ai eu la chance de croiser des personnes qui ont cru en moi, des personnes qui sont dans l’instinct et dans l’instant plutôt que dans la théorie. ces rencontres là sont capitales, mais la référence ultime, c’est bien mon père. il m’a donné le goût de l’effort, l’appétit du travail. je fais en sorte d’être à la hauteur du courage dont il a dû et su faire preuve dans sa vie. il a fui la chine en 1946 avec un cortège de réfugiés, il avait seulement dix ans, il était seul, ses parents sont restés là-bas, il les a revu 30 ans plus tard. quand il est arrivé à taïwan, il n’avait rien, il y a fait ses études, puis il est parti pour paris avec pour seule adresse celle d’un foyer catholique. il a passé son doctorat à jussieu, il a tout appris, est devenu professeur d’université, a fondé un foyer, élevé quatre enfants. Il m’a inculqué cette volonté permanente d’une vie meilleure, de ne jamais avoir peur de partir de rien, d’oser se mettre en danger pour finalement gagner la partie, même si elle est longue.

la ville ou le pays qui t’inspire, te ressemble ?
j’aime énormément voyager en asie du sud-est, notamment en thaïlande, c’est un pays où je me sens vraiment bien. ils sont parvenus à agréger la culture du passé et en même temps un côté quasi futuriste par moment. je pense en particulier à koh lipe, une petite île tout au sud. j’ai aussi vécu trois mois en inde l’année passée, c’était un moment de mise au point, une phase presque initiatique. le bon endroit pour se remettre en question, décider de faire quelque chose de radicalement différent…
« j’ai eu la chance de croiser des personnes qui ont cru en moi, des personnes qui sont dans l’instinct et dans l’instant plutôt que dans la théorie. »
qu’est-ce que l’art de vivre selon toi ?
mon père m’a offert la conscience du libre arbitre, de la liberté de contrôle que chacun possède sur sa vie. je choisis donc pleinement ce que je fais, ce que je vis, avec qui je décide de vivre ou d’entreprendre chaque chose. on doit demeurer maître de sa vie et non la subir, sans quoi on ne fait que se trahir indéfiniment. il faut oser suivre son intuition, envers et contre tous. mon épitaphe idéale serait « il a vécu comme il le voulait ».

ton projet référence ?
beaucoup de projets m’ont rendu très fier. il y a eu par exemple la collaboration avec chevignon, partie d’une simple idée que j’avais suggérée, sans avoir d’expérience de stylisme… encore une fois, j’ai eu à mes côtés des personnalités bienveillantes, qui avaient l’audace de tenter des aventures. nous avons réinterprété la doudoune iconique de chevignon selon 5 villes : londres inspirée d’un tartan anglais, Paris ornée d’un chevron gris, tokyo d’un tissus floral japonais, capri d’un motif seer sucker et new york qui revisitait le teddy américain.

ton expression fétiche ?
il n’y a que la mort qui est irrémédiable. les gens oublient souvent cela, alors que tout le reste est à relativiser.

ton plus gros challenge réalisé ou à réaliser ?
lorsque je suis sorti du cadre confortable de dior pour me mettre en freelance à 26 ans. j’ai eu l’impression de sauter dans le vide. rétrospectivement, j’ai adoré cette sensation, ce champ des possibles qu’on entrevoit uniquement lorsqu’on a l’audace de se mettre complètement en danger, lorsqu’on décide de redémarrer la machine de zéro. je serai toujours satisfait d’avoir au moins essayé, le renoncement face à la difficulté est quelque chose qui m’énerve particulièrement.

si tu n’exerçais pas ton métier actuel, quel métier ferais-tu ?
j’aurais aimé être architecte d’intérieur, créer une ambiance, trouver l’objet ou le meuble juste, moduler un endroit, travailler ses volumes. dans mon nouveau métier, je suis toujours instinctivement dans la reconfiguration, dans la projection des lieux, dans l’imaginaire de l’autre.

un endroit de prédilection où te trouver habituellement ?
si ce n’est pas à bila beach, cela pourrait être à un cours de yoga ou dans certainesadresses du nord de paris : chez bob’s kitchen à la halle pajol dans le 18ème pour le brunch, un restaurant vraiment bon (vegan et gluten free). la brasserie du 104 dans le 19ème, yikou rue de l’aqueduc dans le 10ème ou encore maison nomade dans le 10ème. pour moi ces lieux sont l’expression de la mutation du nord de paris dont je suis de très près le renouveau urbain…
« beaucoup de projets m’ont rendu très fier. il y a eu par exemple la collaboration avec chevignon, partie d’une simple idée que j’avais suggérée, sans avoir d’expérience de stylisme… »
ton objet fétiche ? combien pèse-t-il ?
certainement la montre que je me suis finalement offerte, comme on s’accorde une récompense quand on a bien travaillé, j’en ai eu très longtemps envie : une rolex air king à fond bleu nuit en acier. je ne la quitte jamais, tout comme mon alliance, qui est un symbole au delà d’un fétiche. elle doit peser 100 grammes.

ce qui a du poids dans ta vie ?
la formulation de cette question est intéressante… le poids évoque l’importance des choses autant qu’une forme de fardeau… je pense alors à l’éducation. l’éducation est capitale, elle forme et façonne, elle permet le vivre-ensemble, le respect de l’autre, elle est une boussole, jusqu’au moment ou elle peut empêcher d’avancer pleinement… il faut pouvoir en tirer le meilleur et parvenir à s’en affranchir pour écrire sa propre histoire.

ton/tes objets le gramme, quel est/sont-il ? comment les portes/utilises tu ?
j’ai un câble et un jonc en argent au poignet droit, je dors même avec. je les porte en accumulation avec un petit bracelet thailandais, un souvenir de mon premier voyage avec mon amoureux.

si le gramme était un décor, lequel/laquelle serait-il ?
ce serait certainement un appartement haussmannien pour la dimension résolument française de la marque, son côté chic parisien, à la fois discret, sobre et élégant. haussmannien donc, mais très épuré, peu meublé avec un parquet blanchi. quelque chose de contemporain et minimal.
« l’éducation est capitale, elle forme et façonne, elle permet le vivre-ensemble, le respect de l’autre, elle est une boussole, jusqu’au moment ou elle peut empêcher d’avancer pleinement… »
son accumulation
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