20.09.23 in ambassadeurs
yassine mekhnache
issu de la scène graffiti, yassine mekhnache est un artiste français contemporain qui lie peinture et techniques de broderie dans des œuvres à la croisée des cultures. il présentait son exposition murdiya à la galerie 19M à l’automne 2022.
comment te présentes-tu lorsque tu parles de toi et de ton métier ?
je suis peintre-brodeur. ce n’est pas courant comme profession, mais j’ai intégré la broderie dans ma peinture il y a une quinzaine d’années en travaillant avec des artisans à travers le monde. j’ai commencé par le maroc, puis l’inde à pondichéry et maintenant le nord du nigeria. aujourd’hui, je commence une collaboration à dakar.
ce métier et cette vocation ont toujours été une évidence pour toi ? quelques mots sur ton parcours ?
je suis né peintre (rires). dans mes plus vieux souvenirs, j’ai toujours peint. je suis passé par le graffiti, ça a été mon école. je n’ai pas fait les beaux-arts, je n’ai pas eu de cursus artistique, mais la pratique du graffiti a éveillé en moi toute une recherche autour du portrait, ce qui m’a amené vers l’abstraction, puis vers la broderie.
au départ, ce sont le hip-hop et le rap qui m’ont fait découvrir le graffiti. c’était la première pratique que l’on avait. c’était la plus simple, la plus accessible autour de nous. avec les amis avec lesquels j’étais à l’époque, on était de fervents activistes de la chose. on a peint beaucoup de trains, on était hyperactifs là-dedans pendant l’adolescence. et puis aujourd’hui, c’est vraiment quelque chose qui est de l’ordre de mon intimité. ce n’est pas quelque chose que je déclare forcément, quand je parle de mon travail, mais c’est mon école.
quelles sont les personnes qui, selon toi, constituent des références dans ce domaine ?
mes références sont plus de l’ordre de la poésie ou de la musique ou de choses comme ça. je me suis intéressé pendant longtemps à farid al-din attar, qui est un poète perse du xiie siècle. il parlait de 30 oiseaux pour parler des hommes, 30 oiseaux pour 30 critères psychologiques humains. à partir de ce texte, j’ai inventé une broderie indo-marocaine. ça a été le premier point de fusion entre deux types de broderies qui étaient très écartées sur la carte du monde, mais qui étaient en fait très proches dans certaines pratiques. j’ai pris des mouvements au maroc et on a travaillé comme une sorte d’enluminure sur les broderies marocaines en travaillant en surpiqûre. c’est de la broderie indienne sur de la broderie marocaine.
comment te présentes-tu lorsque tu parles de toi et de ton métier ?
je suis peintre-brodeur. ce n’est pas courant comme profession, mais j’ai intégré la broderie dans ma peinture il y a une quinzaine d’années en travaillant avec des artisans à travers le monde. j’ai commencé par le maroc, puis l’inde à pondichéry et maintenant le nord du nigeria. aujourd’hui, je commence une collaboration à dakar.
ce métier et cette vocation ont toujours été une évidence pour toi ? quelques mots sur ton parcours ?
je suis né peintre (rires). dans mes plus vieux souvenirs, j’ai toujours peint. je suis passé par le graffiti, ça a été mon école. je n’ai pas fait les beaux-arts, je n’ai pas eu de cursus artistique, mais la pratique du graffiti a éveillé en moi toute une recherche autour du portrait, ce qui m’a amené vers l’abstraction, puis vers la broderie.
au départ, ce sont le hip-hop et le rap qui m’ont fait découvrir le graffiti. c’était la première pratique que l’on avait. c’était la plus simple, la plus accessible autour de nous. avec les amis avec lesquels j’étais à l’époque, on était de fervents activistes de la chose. on a peint beaucoup de trains, on était hyperactifs là-dedans pendant l’adolescence. et puis aujourd’hui, c’est vraiment quelque chose qui est de l’ordre de mon intimité. ce n’est pas quelque chose que je déclare forcément, quand je parle de mon travail, mais c’est mon école.
quelles sont les personnes qui, selon toi, constituent des références dans ce domaine ?
mes références sont plus de l’ordre de la poésie ou de la musique ou de choses comme ça. je me suis intéressé pendant longtemps à farid al-din attar, qui est un poète perse du xiie siècle. il parlait de 30 oiseaux pour parler des hommes, 30 oiseaux pour 30 critères psychologiques humains. à partir de ce texte, j’ai inventé une broderie indo-marocaine. ça a été le premier point de fusion entre deux types de broderies qui étaient très écartées sur la carte du monde, mais qui étaient en fait très proches dans certaines pratiques. j’ai pris des mouvements au maroc et on a travaillé comme une sorte d’enluminure sur les broderies marocaines en travaillant en surpiqûre. c’est de la broderie indienne sur de la broderie marocaine.
« je suis profondément persuadé qu’il n’y a pas de problème dans la répétition, au contraire. pour rentrer au fond des choses, il faut toute sa vie creuser le même trou, s’y ancrer, et à partir de là, donner le maximum de choses à rêver aux gens. »
qu’est-ce que tu aimerais que l’on dise de toi et de ton travail dans plusieurs années ?
que je suis une sorte d’aventurier de la broderie ! (rires)
quel compliment te touche le plus sur ton travail ?
je suis profondément persuadé qu’il n’y a pas de problème dans la répétition, au contraire. pour rentrer au fond des choses, il faut toute sa vie creuser le même trou, s’y ancrer, et à partir de là, donner le maximum de choses à rêver aux gens. ce qui m’intéresse, c’est ce que les gens font de ma peinture et de ma pratique, ce qu’ils en font à l’intérieur d’eux-mêmes.
des thèmes de prédilection dans ton approche créative ?
le cantique des oiseaux a été un long thème dans ma pratique de la broderie. j’ai aussi travaillé sur un portrait, un portrait complètement imaginaire. à un certain moment, on pouvait même parler d’autoportrait, mais c’était des portraits psychologiques où les couleurs venaient révéler des pensées, des choses comme ça.
et quels sont tes matériaux, formes ou motifs fétiches ?
essentiellement la broderie, le fil d’or et le fil d’argent. ce sont des éléments qui ont été vraiment très marqués dans mon travail avec la pratique du point de fès. ça a été vraiment 10 ans de ma vie artistique.
le point de fès, c’est un point compté. c’est un point géométrique qui peut être floral ou de différents styles, mais qui est très souvent travaillé soit au fil d’or, au fil rouge, au fil noir, ou au fil d’argent. et ça, c’est vraiment un code couleur que j’ai gardé pendant longtemps dans la broderie.
que je suis une sorte d’aventurier de la broderie ! (rires)
quel compliment te touche le plus sur ton travail ?
je suis profondément persuadé qu’il n’y a pas de problème dans la répétition, au contraire. pour rentrer au fond des choses, il faut toute sa vie creuser le même trou, s’y ancrer, et à partir de là, donner le maximum de choses à rêver aux gens. ce qui m’intéresse, c’est ce que les gens font de ma peinture et de ma pratique, ce qu’ils en font à l’intérieur d’eux-mêmes.
des thèmes de prédilection dans ton approche créative ?
le cantique des oiseaux a été un long thème dans ma pratique de la broderie. j’ai aussi travaillé sur un portrait, un portrait complètement imaginaire. à un certain moment, on pouvait même parler d’autoportrait, mais c’était des portraits psychologiques où les couleurs venaient révéler des pensées, des choses comme ça.
et quels sont tes matériaux, formes ou motifs fétiches ?
essentiellement la broderie, le fil d’or et le fil d’argent. ce sont des éléments qui ont été vraiment très marqués dans mon travail avec la pratique du point de fès. ça a été vraiment 10 ans de ma vie artistique.
le point de fès, c’est un point compté. c’est un point géométrique qui peut être floral ou de différents styles, mais qui est très souvent travaillé soit au fil d’or, au fil rouge, au fil noir, ou au fil d’argent. et ça, c’est vraiment un code couleur que j’ai gardé pendant longtemps dans la broderie.
« la broderie, le fil d’or et le fil d’argent sont des éléments qui ont été vraiment très marqués dans mon travail avec la pratique du point de fès. ça a été vraiment 10 ans de ma vie artistique. »
ton plus gros challenge réalisé ou à réaliser ?
mon plus gros challenge, c’est de rester constant dans ma pratique. et puis pour le reste, on verra.
si tu n’étais pas artiste, quel métier ferais-tu ?
sincèrement, je ne sais pas, je n’en ai aucune idée. je ne me vois pas faire autre chose et je ne me suis jamais vu faire autre chose ; je pense être à ma place.
quelle est la ville qui t’inspire ou te ressemble le plus ?
je crois que c’est lagos. c’est la folie là-bas ! plus de 15 millions d’habitants, avec 70 % de la population qui a moins de 25 ans ! tu prends new york et miami, tu les mixes ensemble et c’est lagos. c’est incroyable là-bas aujourd’hui. c’est vraiment la ville où j’ai senti l’énergie la plus puissante dans l’art, dans la musique, dans la peinture, ou dans le monde de la nuit. c’est une ville qui me fait presque peur tellement elle est rugissante !
mon plus gros challenge, c’est de rester constant dans ma pratique. et puis pour le reste, on verra.
si tu n’étais pas artiste, quel métier ferais-tu ?
sincèrement, je ne sais pas, je n’en ai aucune idée. je ne me vois pas faire autre chose et je ne me suis jamais vu faire autre chose ; je pense être à ma place.
quelle est la ville qui t’inspire ou te ressemble le plus ?
je crois que c’est lagos. c’est la folie là-bas ! plus de 15 millions d’habitants, avec 70 % de la population qui a moins de 25 ans ! tu prends new york et miami, tu les mixes ensemble et c’est lagos. c’est incroyable là-bas aujourd’hui. c’est vraiment la ville où j’ai senti l’énergie la plus puissante dans l’art, dans la musique, dans la peinture, ou dans le monde de la nuit. c’est une ville qui me fait presque peur tellement elle est rugissante !
« les créations le gramme sont intemporelles et faciles à porter tous les jours. là, j’en porte 3, comme mes 3 enfants, donc ça peut rester quelque chose qui va me suivre dans mon quotidien. »
qu’est-ce qui a du poids dans ta vie ?
sans hésiter ma famille et mes 3 enfants ! chahin, 16 ans, gina, 9 ans, et jafar, 5 ans. ils éclairent mes jours et mes nuits !
ils aimeraient aussi être artistes plus tard, le petit voudrait même être chanteur des couleurs…
enfin, qu’est-ce que les créations le gramme t’inspirent ?
je trouve que ce sont des choses qu’on peut porter au quotidien. elles sont intemporelles et faciles à porter tous les jours. là, j’en porte 3, comme mes 3 enfants, donc ça peut rester quelque chose qui va me suivre dans mon quotidien.
et si le gramme était l’une de tes œuvres, comment serait-elle ?
ce serait une broderie assez épurée et abstraite sur une toile blanche ou noire. elle serait évidemment faite de fils d’or et d’argent, avec beaucoup de rondeur dans le motif. ça pourrait être assez beau d’ailleurs !
sans hésiter ma famille et mes 3 enfants ! chahin, 16 ans, gina, 9 ans, et jafar, 5 ans. ils éclairent mes jours et mes nuits !
ils aimeraient aussi être artistes plus tard, le petit voudrait même être chanteur des couleurs…
enfin, qu’est-ce que les créations le gramme t’inspirent ?
je trouve que ce sont des choses qu’on peut porter au quotidien. elles sont intemporelles et faciles à porter tous les jours. là, j’en porte 3, comme mes 3 enfants, donc ça peut rester quelque chose qui va me suivre dans mon quotidien.
et si le gramme était l’une de tes œuvres, comment serait-elle ?
ce serait une broderie assez épurée et abstraite sur une toile blanche ou noire. elle serait évidemment faite de fils d’or et d’argent, avec beaucoup de rondeur dans le motif. ça pourrait être assez beau d’ailleurs !
« Si le gramme était une de mes œuvres, ce serait une broderie assez épurée et abstraite sur une toile blanche ou noire. elle serait évidemment faite de fils d’or et d’argent, avec beaucoup de rondeur dans le motif. »